CUREG 2.0

06. Je mesure la dépression avec des échelles cliniques, quelles sont les recommandations ?

Inclure une mesure de dépression dans un protocole pose toujours un problème éthique (cf. par exemple Clark et al., 2003 ; https://doi.org/10.1053/apnr.2003.50003). Les responsables de la recherche doivent donc s’assurer que cette mesure est nécessaire. Les échelles de dépression (type CES-D ou BDI) ne permettent pas de diagnostic (Sheehan et al., 2013 ; https://dx.doi.org/10.1186%2F1472-6939-14-4) et ne sont pas conçues pour mesurer l’intensité d’une humeur dépressive. S’il s’agit d’obtenir une estimation de l’humeur des participant-es, la commission suggère d’utiliser des outils mesurant spécifiquement l’humeur, comme par exemple la PANAS.

Dans le cas où l’objectif de la recherche justifie clairement d’inclure une échelle de dépression, celle-ci ne saurait être utilisée à elle seule pour indiquer aux participant-es une suspicion de diagnostic de dépression. Si le score d’un-e participant-e est au-dessus du cut-off recommandé, une recommandation peut être faite d’aller demander conseil auprès du médecin traitant. La commission recommande de fournir une liste de centres accessibles aux participants (donc dépendant de son lieu d’habitation) ainsi que de fournir une brochure d’information sur la dépression.

La commission attire l’attention du responsable de la recherche sur le risque d’inquiéter sans raison le ou la participant-e à une recherche. Il est recommandé d’utiliser un critère élevé avant d’alerter la personne. Certaines échelles (comme le CES-D) doivent notamment être mises en lien avec la présence d’autres maladies qui peuvent artificiellement augmenter le score à cette échelle.

Références :

Clark, P. C., & Dunbar, S. B. (2003). Identifying possible depression in clinical research: Ethical and outcome considerations for the investigator/clinician. Applied Nursing Research16(1), 53-59. DOI : 10.1053/apnr.2003.50003

Sheehan, A. M., & McGee, H. (2013). Screening for depression in medical research: ethical challenges and recommendations. BMC medical ethics14(1), 1-4. DOI : 10.1186%2F1472-6939-14-4